Utilisateur:Yrubdarb/Scandale de Windrush

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Le scandale de Windrush est un scandale politique britannique qui est advenu en 2018. Il s'agit d'individu-e-s détenu-e-s à tort, dont les droits ont été bafoués, et qui ont été menacé-e-s d'expulsion. Parmi elleux, 83 ont été expulsé-e-s à tort du Royaume-Uni par le Home Office. La plupart des individu-e-s concerné-e-s sont né-e-s citoyen-ne-s britanniques et sont arrivé-e-s au Royaume-Uni avant 1973, en particulier des pays caraïbes, en tant que membres de la génération Windrush (nom qui provient du nom du navire sur lequel, en 1948, les premiers groupes de migrant-e-s des Indes occidentales arrivèrent au Royaume-Uni: l'Empire Windrush).


Outre celleux qui ont été déporté-e-s à tort, un nombre inconnu d'entre elleux fut détenu à tort, perdit leur emploi et logis ou bien virent leur accès à des allocations et soins médicaux auxquel-le-s iels avaient droit. Un certain nombre d'individu-e-s, résident-e-s de longue date du Royaume-Uni, se sont vu refuser le droit de rentrer sur le territoire britannique. Plus nombreux-ses encore furent celleux que le Home Office menaça d'expulsion immédiate.

Quelques commentateur-rice-s politiques ayant fait le lien avec la politique dite de "l'environnement hostile" (en anglais: hostile environment policy) instituée par Theresa May lorsqu'elle était secrétaire d'État à l'Intérieur, Amber Rudd, qui avait pris la suite de de cette dernière, dut remettre sa démission en avril 2019. C'est Sajid Javid qui succèda à Amber Rudd. Le scandale provoqua un débat plus large autour de la politique migratoire britannique et des pratiques du Home Office.

Le scandale se fit connaitre des suites d'une campagne menée par des diplomates caribéen-ne-s, des parlementaires britanniques et des associations caritatives ainsi qu'une longue série d'articles publiés dans le journal The Guardian.

Contexte[modifier | modifier le code]

La Loi relative à la nationalité Britannique de 1948 donna le statut de citoyen-ne du Royaume-Uni et colonies et ainsi que le droit de s'établir au R-U, ce à quiconque était un sujet britannique par la vertu d'être né-e dans une colonie britannique. La loi, ainsi qu'une campagne gouvernementale incitative, mena à une vague immigratoire. Entre 1948 et 1970, presque un demi-million de personnes migrèrent des Caraïbes à la Grande Bretagne, qui, en 1948, connaissait un considérable besoin en main d'oeuvre au sortir de la seconde guerre mondiale. Le syntagme "génération Windrush" fut peu à peu généralisé pour désigner ces immigrant-e-s. Des adultes en âge de travailler et maint-e-s enfants voyagèrent depuis les Caraïbes pour rejoindre leurs parents ou grand-parents au R-U; d'autres voyagèrent avec leurs parents mais sans leur passeport personnel.

Puisque ces personnes avait légalement droit de venir au R-U, iels n'avaient besoin d'aucun document pour pouvoir pénétrer le territoire britannique; iels n'en recurent donc aucun, ce que les lois immigratoires du début des années 70 ne changea pas. Beaucoup d'entre elleux travaillèrent ‒ ou bien irent à l'école au R-U, sans obtenir d'attestation de scolarité officielle qui diffère de celles remises aux citoyen-ne-s né-e-s au R-U.

La plupart des pays d'où étaient venu-e-s les immigrant-e-s devinrent indépendants du R-U après 1948, et les personnes vivant là-bas devinrent citoyen-ne-s de ces pays. Des mesures législatives prises dans les années 60 et au début des années 70 limitèrent les droits des citoyen-ne-s de ces anciennes colonies, désormais membres du Commonwealth, à venir travailler au R-U. Quiconque était arrivé-e d'un pays du Commonwealth avant 1973 au R-U obtenait un droit automatique à rester de facon permanente, sauf s'iel sortait du R-U pour plus de deux années. Puisque le droit était automatique, un grand nombre de personnes concerné-e-s par cette mesure n'obtint pas ou ne dut fournir la preuve document à l'appui que c'était leur droit que de rester, soit à ce moment, soit au cours des quarantes prochaines années, au cours desquelles beaucoup continuèrent à vivre et travailler au R-U en se croyant britanniques.

La Loi relative à l'immigration et à l'asile de 1999 protégea spécifiquement de l'obligation de déménager toute personne du Commonwealth résidant de longue date au R-U. Cette disposition ne fut pas transféré dans la Loi relative à l'immigration de 2014 parce que les citoyen-ne-s du Commonwealth vivant au R-U avant le 1er janvier 1973 étaient protégé-e-s de manière adéquate du déménagement obligatoire, selon un-e porte-parole du Home Office.

La politique de l'environnement hostile[modifier | modifier le code]

La politique littéralement dite de l'environnement hostile, entrée en vigueur en octobre 2012, comprend des mesures administratives et législatives afin de rendre le fait de rester au Royaume-Uni aussi difficile que possible pour les personnes sans autorisation de séjour dans l'espoir qu'iels quittent le territoire de leur propre volonté. En 2012, l'alors Ministre de l'Intérieur Theresa May déclara: "Le but est de créer, ici en Grande-Bretagne, un environnement vraiment hostile pour les immigrant-e-s illégal-e-s." On considéra alors cette politique migratoire comme une stratégie de diminution des chiffres de l'immigration du Royaume-Uni pour s'approcher des promesses chiffrées que le programme électoral de 2010 du parti conservateur avait contenues. Parmi toutes les mesures introduites, il y a l'obligation légale pour les propriétaires, les employeur-e-s, le NHS, les associations caritatives, les entreprises d'intérêt commun et les banques d'effectuer des contrôles d'identité et, si la personne ne peut prouver qu'iel réside au Royaume-Uni, de lui inaccessibiliser le service. Propriétaires, employeur-e-s et caetera encourent une amende pouvant aller jusqu'à £10 000 s'iels ne respectent pas ces mesures.

Cette politique compliqua ainsi le processus de demande d'obtention de l'autorisation de séjour, encourageant l'expulsion volontaire. L'entrée en vigueur de celle-ci co-incida avec l'augmentation des tarifs pour les demandes d'autorisation de séjour, de naturalisation et de citoyenneté. La BBC fit état des bénéfices réalisés par lesdits services du ministère de l'intérieur britannique qui dépassèrent les 800 millions de livres sterling.

Le terme d'environnement hostile fut employé pour la première fois sous le gouvernement de Gordon Brown. Le 25 avril 2018, en réponse aux questions parlementaires durant le scandale de Windrush, l'alors première ministre Theresa May déclara que le gouvernement continuerait d'appliquer la politique de l'environnement hostile.

Reprise des déportations[modifier | modifier le code]

Grâce à l'action publique des opposant-e-s aux déportations, celles-ci furent interrompues en 2018. On apprit néanmoins en février 2019 que le Home Office avait pour intention de reprendre les déportations. À cette nouvelle, le tollé à l'encontre du Home Office reprit de plus belle.

Le mardi 5 février 2019, Javid affirma que la totalité des personnes qui devaient être déporté-e-s étaient coupables de "crimes très graves ... comme par exemple de viol et de meurtre, et d'attaques à l'arme à feu et de trafic de drogues". Les assertions de Javid furent toutefois infirmées par le Home Office et critiquées par les commentateur-rice-s pour leur inexactitude et leur potentiel de nuisance pour le futur des déporté-e-s.

Le 21 février 2019, le haut commissaire jamaïcain au Royaume-Uni appela à l'arrêt des déportations en Jamaïque jusqu'à publication par le Home Office de l'enquête portant sur le scandale de Windrush.

Enquête[modifier | modifier le code]

Après que quelques ministres se sont plaint, on apprit que le Home Office avait, en avril 2018, lancé une enquête pour investiguer sur l'origine de la fuite de documents qui causa la démission de Rudd.


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